Publié le : 16/12/2021 11:36:04
Catégories : Rééducation
Les troubles du traitement sensoriel surviennent quand une personne éprouve de la difficulté à interpréter et à gérer les stimuli sensoriels. Ceci a pour conséquence de déclencher chez cette personne des réactions vives, inadaptées socialement ou inexpliquées (troubles de l’humeur, du comportement ou des difficultés à maintenir son attention).
Par exemple : la personne peut alors refuser d’aller chez le coiffeur à cause du bruit ou de la chaleur du sèche-cheveux.
Lorsque le cerveau perçoit une information sensorielle, il la traite et il en découle ensuite une réaction motrice / émotionnelle / comportementale (par exemple une alarme retentit, me prévient d’un danger, je réagis en me bouchant les oreilles ou en me protégeant).
La personne ayant un trouble du traitement sensoriel peut être submergée par un trop-plein d’informations sensorielles qu’elle n’arrive pas à filtrer. Son système nerveux perçoit alors les informations trop rapidement ou trop intensément.
Elle a par exemple l'impression que tout est trop bruyant, trop rapide ou trop brillant.
La personne peut ainsi avoir des hypo-réactivités (hyposensibilité) ou des hyper-réactivités (hypersensibilité).
La personne ayant un trouble du traitement sensoriel dépense plus d’énergie pour gérer les stimuli. Le crédit énergétique de la journée s’épuise plus rapidement. Il y a souvent plus de fatigue générée.
La personne réagit vivement à toute sensation tactile. Par exemple : les étiquettes des vêtements / les jeans trop serrés / la texture des aliments (trop molle ou trop croquante)
Toute sensation visuelle peut produire un effet de sur-stimulation chez la personne. Par exemple : l’éclairage / les stimuli visuels fluorescents, intenses ou saccadés (comme les salles de classe, les centres commerciaux, les foires).
La personne a tendance à ressentir les mouvements trop intensément (impression que les choses « vont trop vite »). Par exemple : elle est souvent malade en voiture / elle a peur de pratiquer des activités où l’un des pieds ne touche pas le sol / elle ne monte pas à une échelle ou dans un manège.
La personne craint énormément certains bruits soudains ou de fond. Par exemple : le bruit des appareils ménagers / tondeuse à gazon / le bus scolaire / le bruit à l’intérieur d’une salle de classe, d'une cour de récréation.
La personne a besoin de stimulation, de mouvement, de bouger, de souvent se lever. La personne va rechercher ces sensations. Par exemple, elle va se balancer, marcher très souvent.
En ergothérapie, nous évaluons l’impact de la modulation sensorielle sur le quotidien de votre enfant. Après la passation d'un questionnaire (durant 1h30 à 2 heures), nous interprétons ensuite les résultats du bilan. Enfin un nouveau rendez vous est fixé afin de vous restituer ce bilan.
Ce bilan nous permet de :
L’objectif est de donner ou de trouver ensemble les moyens à votre enfant de s’autoréguler au quotidien et d’être « juste bien » avec ses sens.
Sous-stimulé | Juste bien | Sur-stimulé |
Somnolent, léthargique, distrait, difficultés à se concentrer. | Calme, éveillé et concentré. Prêt à jouer et à apprendre. | Hyperactif, surexcité, colérique, inquiet, impossible à maitriser, difficultés à se concentrer. |
[2] Vestibulaire : ce sont les structures à l’intérieur de l’oreille interne qui détectent les mouvements et changements de position de la tête et permettent l’équilibre.
Auteurs : Marilou Genin-Journet, ergothérapeute – Zoé Laisman, éducatrice spécialisée